Les cookies assurent le bon fonctionnement de notre site. En utilisant ce dernier, vous acceptez l'utilisation des cookies. En savoir plus OK

La ferme de Scheut

rapport scientifique de fouille

Rue des Tournesols 15 à Anderlecht

La ferme de Scheut
Publication digitale du rapport scientifique de fouille, dans la langue de l'auteur.

La documentation de la ferme de Scheut a permis de retrouver en plan et parfois en élévation, une partie de l’état qu’elle présentait en 1760. La grange y apparaît de type en long, le portail situé à l’extrémité est du mur pignon. L’emplacement et les proportions correspondent parfaitement au bâtiment III, interprété comme étant une grange. Le bâtiment II y est également visible. Aucune baie, hormis deux petites prises d’air, n’est dessinée au niveau de la façade septentrionale. Ce qui correspond aux observations effectuées sur le terrain, à savoir, l’absence de percement d’origine visibles, dans ce mur. Le bâtiment II y apparaît moins élevé que la grange et que le corps de logis. Le dessin corrobore la théorie selon laquelle ce bâtiment serait à l’origine un bâtiment agricole de type étable. La confrontation du dessin et des données archéologiques montre que ces deux sources coïncident. Dès lors, si on considère ce dessin comme relativement exact, il devrait donc y avoir des baies dans le mur oriental de la grange, donnant sur la cour de la ferme, et deux anciens portails sous le cimentage des façades des maisons 15E et 15G. En ce qui concerne le corps de logis, plus rien ne subsiste de cet état, hormis peut-être le mur reliant la maison 15A et 15H et d’éventuelles caves, si celles-ci ont été réutilisées par le château néoclassique. Le mur occidental du corps de logis a pu être en partie conservé comme mur pignon oriental de la maison 15H. La dernière aile de la ferme, l’aile septentrionale, a totalement disparu en élévation. Sur le dessin de 1760. Il semble qu’il s’agisse d’un volume continu qui donne à la ferme un aspect de plan en ordre serré (carré). Peu après 1796, la ferme est vendue comme bien national. C’est peut-être après ce changement de propriétaire, et avant les grands travaux de 1868, que les premières réaffectations des bâtiments vont avoir lieu. Sur le document cadastral de 1868, on remarque qu’antérieurement à la demande de changement, le bâtiment III a déjà reçu deux numéros de police différents (20d et 20c) et a, semble-t-il, été divisé en deux. Deux habitations ont donc été aménagées dans le volume de la grange, avant l’ouverture des courettes à l’arrière. En 1868, on modifie la grange en créant trois volumes à l’intérieur de son emprise formant un « U » autour d’une cour. Ce plan en
« U » comprend deux logis en « L » contigus. Ces bâtiments existent toujours aujourd’hui, ce sont les maisons 15D ; 15E ; 15F et 15G. Au même moment, l’ancien corps de logis est aux deux tiers démoli, afin de créer un château néoclassique dans la partie septentrionale de l’aile. De ce château, qui est partiellement détruit en 1942, il subsiste aujourd’hui le rez-de-chaussée, le premier étage et des caves, mais uniquement sur une largeur de 4 m. Un nouveau bâtiment est créé dans la partie orientale de l’aile nord. Ce bâtiment existe toujours aujourd’hui, il s’agit du numéro 15H. Le XIXe siècle marque donc une véritable mutation. C’est apparemment à cette époque que la ferme perd sa fonction agraire au profit de celle de logement.
L’évolution des bâtiments de la ferme, de 1735 à nos jours, est bien connue grâce aux cartes, aux documents cadastraux et à la présente documentation. Si désormais on comprend, un peu mieux l’origine des volumes actuels, il reste encore à déterminer l’époque de construction des différents bâtiments, déjà visibles sur le plan de 1735. En ce qui concerne le bâtiment II, autrement dit les « étables », grâce à la conservation en l’état de la charpente d’origine, une analyse dendrochronologique permettrait d’apporter une réponse précise. Le cas de la grange est plus difficile, la charpente ayant disparu. Les sources écrites font état de la construction d’une grange et d’étables sous le priorat de Mathias Tsergoossens (1487- 1517), mais s’agit-il des bâtiments toujours en élévation ?

 

Collection

Archéologie à Bruxelles

14

Auteur(s)

Moulaert Véronique Loicq Sophie

Année

2018

N° dépôt légal

D/2018/6860/21

Nombre de pages

46